Le cheval, herbivore par excellence, possède un système digestif remarquablement adapté à la digestion des fibres végétales. Ce système est caractérisé par un long tube digestif, mesurant environ 30 mètres, et un cæcum volumineux, essentiel à la fermentation des fibres. Ces particularités permettent au cheval d'extraire le maximum d'énergie de sa nourriture, mais impliquent un processus digestif lent et complexe. En moyenne, la digestion d'un repas complet dure environ 72 heures, un temps considérable pour un animal qui passe une grande partie de sa journée à brouter.

L'ingestion et la mastication : début du processus digestif

Le cheval est un herbivore grégaire qui passe une grande partie de sa journée à brouter. Il ingère de grandes quantités d'herbe, de foin, ou d'autres aliments végétaux, qu'il mastique soigneusement. Cette mastication joue un rôle crucial dans la digestion précoce en préparant les aliments pour les étapes suivantes.

Le rôle essentiel de la salive

  • La salive du cheval, produite en grande quantité, contient des enzymes digestives, notamment l'amylase, qui commencent à décomposer les glucides.
  • La salive permet de lubrifier les aliments, facilitant leur passage dans l'œsophage.

Mastication : un processus crucial pour la digestion

La mastication est essentielle à la digestion du cheval, car elle broie les aliments en petits morceaux, augmentant leur surface de contact avec les enzymes digestives. Une mastication insuffisante peut entraîner des problèmes digestifs, notamment des coliques, chez le cheval. Une étude menée par l'université de Californie a montré que les chevaux qui mastiquent moins ont un risque accru de développer des coliques.

L'estomac : une étape cruciale et rapide

Après la mastication, les aliments arrivent dans l'estomac du cheval. L'estomac du cheval est relativement petit, avec une capacité d'environ 15 litres, ce qui est faible par rapport à la taille de l'animal. Cette petite taille de l'estomac explique le temps de passage relativement court, environ 30 minutes, avant que le bol alimentaire ne passe dans l'intestin grêle.

L'action de l'acide gastrique et des enzymes

  • L'estomac sécrète de l'acide gastrique, qui a pour rôle de désagréger les protéines et de tuer les bactéries présentes dans les aliments.
  • La pepsine, une enzyme digestive produite par l'estomac, contribue également à la dégradation des protéines.

L'intestin grêle : absorption des nutriments essentiels

Après l'estomac, le bol alimentaire arrive dans l'intestin grêle, un long tube d'environ 25 mètres. C'est dans l'intestin grêle que les nutriments essentiels pour le cheval sont absorbés.

Digestion chimique et mécanique dans l'intestin grêle

  • L'intestin grêle sécrète des enzymes supplémentaires, telles que la lactase, la sucrase et la maltase, qui contribuent à la digestion des glucides.
  • Les mouvements de l'intestin grêle permettent de mélanger le bol alimentaire et de faciliter l'absorption des nutriments. Ces mouvements contribuent également à la progression du bol alimentaire dans le tube digestif.

Le temps de passage dans l'intestin grêle est estimé à environ 3 à 4 heures. Les nutriments absorbés dans l'intestin grêle rejoignent ensuite la circulation sanguine et sont transportés vers toutes les cellules du corps, assurant ainsi l'apport en nutriments nécessaires à la vie et aux fonctions vitales du cheval.

Le cæcum : un organe essentiel à la fermentation bactérienne

Le cæcum est un organe volumineux situé à la jonction entre l'intestin grêle et le côlon. Il est essentiel à la digestion du cheval car il abrite une importante population de bactéries qui fermentent les fibres végétales. Ces bactéries jouent un rôle crucial dans l'obtention d'énergie à partir des fibres, qui sont difficilement digestibles pour les enzymes digestives du cheval.

La fermentation des fibres : source d'énergie et production de vitamines

  • Les bactéries cæcales décomposent les fibres végétales en acides gras volatils (AGV), qui sont une source d'énergie importante pour le cheval. Ces AGV représentent environ 70% de l'énergie totale du cheval.
  • Le cæcum permet également de synthétiser certaines vitamines essentielles, comme la vitamine K et certaines vitamines du groupe B.

Le temps de passage dans le cæcum est d'environ 24 heures. La fermentation cæcale est un processus lent mais crucial pour l'obtention d'énergie à partir des fibres végétales. C'est grâce à ce processus que le cheval tire le maximum d'énergie de sa nourriture.

Le côlon : la dernière étape de la digestion

Le côlon est la dernière partie du tube digestif du cheval. Il est composé de trois parties principales : le côlon ascendant, le côlon transverse et le côlon descendant. Le côlon joue un rôle important dans la récupération de l'eau et la formation des fèces.

Récupération de l'eau et formation des fèces : un processus complexe

  • Le côlon absorbe une grande partie de l'eau contenue dans le bol alimentaire, ce qui contribue à la formation de fèces solides et compactes.
  • Les mouvements du côlon permettent de déplacer le bol alimentaire et d'éliminer les déchets. Ces mouvements sont importants pour assurer le bon fonctionnement du système digestif et l'évacuation régulière des fèces.

Le temps de passage dans le côlon est estimé à environ 48 heures. A la fin du processus de digestion, les fèces sont évacuées par l'anus. Ce processus est crucial pour l'élimination des déchets et le maintien d'un bon équilibre dans le tube digestif.

Le système digestif du cheval est donc un système complexe et parfaitement adapté à la digestion des fibres végétales. La digestion du cheval est lente et continue, et peut prendre jusqu'à 72 heures pour se terminer. La qualité de l'alimentation, la quantité de nourriture ingérée et l'état de santé du cheval peuvent influencer le temps de digestion. Comprendre le processus digestif du cheval est essentiel pour assurer son bien-être et lui fournir une alimentation adaptée à ses besoins.